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Par M. Lambert

Une affiche nous invite à visiter du 16 au 27 septembre 2014, une exposition relatant la vie exceptionnelle d’un négociant Louis Gustave Soubiran.

Au bas de l’affiche : une mention : Commissaire d’exposition Michel Dubedat.
L’exposition va ouvrir dans quelques jours. Il a bien voulu répondre à nos questions.

 

Cahiers d’archives - Vous semblez très impliqué dans cette manifestation. Comment situez- vous votre participation ?

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Michel Dubedat - J’ai fourni la base documentaire.
Je collectionne depuis longtemps des documents que je glane un peu partout. Et un jour, je suis tombé en arrêt devant une étiquette avec un nom de domaine de Léognan « Clos Fronton » – L.G.Soubiran propriétaire. Il s’agissait de Louis Gustave Soubiran. Je suis de Léognan et ce nom m’était totalement inconnu. J’ai voulu en savoir plus. Des descendants m’ont permis d’admirer un beau portrait. Un visage pour un nom, mais rien sur une activité commerciale que je pressentais.

J’ai poursuivi mes recherches. Le hasard ou le flair m’ont permis de recueillir des documents variés auprès de collectionneurs – c’est comme cela que j’ai trouvé un chéquier au nom de L.G. Soubiran dans une bourse de collectionneurs à Floirac !
Aux Archives Départementales où j’allais déjà pour d’autres thèmes, j’ai trouvé une mine de documents. J’ai commencé par l’état civil.

Ce fut un peu délicat à reconstituer. C’était un enfant naturel, reconnu par son père. Une histoire un peu complexe – mais au total, une belle histoire - dont il a fallu démêler les fils. La réussite de Louis Gustave Soubiran s’expliquait par son dynamisme, certes, mais aussi par l’histoire de sa famille paternelle où l’on retrouvait marchands de papiers peints, propriétaires viticoles et même un ancêtre qui fournissait des remplaçants à ceux qui voulaient éviter le service militaire. J’ai retrouvé des « traités » qui concluaient le marché.
Les actes notariés montrent que la famille Soubiran était souvent chez le notaire pour affaires. Ils achetaient, vendaient…
Les archives de Villenave d’Ornon et le Léognan m’ont aussi permis de faire des découvertes sur le personnage et ses activités.

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Je fréquente les brocantes, les bourses de collectionneurs. Et je vais aussi sur internet. Et c’est ainsi que, sur l’indication d’un ami comme moi féru d’archives, j’ai trouvé sur Gallica la revue « Vins et liqueurs et produits alimentaires pour l’exportation ». On y trouve de la publicité pour les conserves Soubiran qui partaient à l’exportation dans le monde entier.
Peu à peu le personnage commençait à se dessiner : liquoriste, négociant, conserveur à Bordeaux puis à Villenave d’ornon, et même conseiller municipal dans cette ville.

Cahiers d’archives - Sur l’affiche on repère la référence aux Etablissements St Michel. Pourquoi ce nom ?

Michel Dubedat - Au début, l’entreprise avait ouvert rue des Faures dans le quartier Saint Michel. D’où ce nom. Plus tard cette distillerie - conserverie s’est implantée au Pont de La Maye à Villenave d’Ornon.
Les produits – il y avait même des fromages conservés – étaient expédiés dans le monde entier. Il y a eu aussi une usine à Bergerac.

Cahiers d’archives - Cette exposition sur Louis Gustave Soubiran aura pour objet de présenter la vie de cet homme entreprenant. Qui a eu l’idée de cette manifestation ?

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Michel Dubedat - L’association des Amis de Villenave d’Ornon dont je fais partie était au courant de mes recherches et a été intéressée par l’histoire de cet « entrepreneur » qui a vécu et exercé pendant 50 ans au Pont-de-la-Maye. J’avais une bonne base documentaire et je me suis laissé convaincre de ne pas la garder pour moi tout seul.
C’est la médiathèque (à Chambéry) qui va accueillir cette exposition qui bénéficie du soutien de la municipalité, avec l’apport d’une subvention. Il y aura 20 panneaux de 80 x 120 cm qui développeront plusieurs thèmes.

Cahiers d’archives - On peut penser que vous n’êtes pas seul pour la mise en œuvre de cette manifestation.

Michel Dubedat - En effet, l’association des Amis de Villenave d’Ornon a constitué un groupe de conception et réalisation sans lequel cette exposition n’aurait sans doute jamais vu le jour. L’aspect technique compte beaucoup. Les textes doivent trouver leur place en regard des photos. Ils doivent aller à l’essentiel. Faire court. Et le travail de l’infographiste a été déterminant. Je n’ai pas encore vu ce que doit produire l’imprimeur ; j’appréhende un peu.

Cahiers d’archives - Comment faire connaître l’exposition. ?

Michel Dubedat - La mairie de Villenave d’Ornon a prévu des affiches et des flyers. Il y a aussi Internet. Et « Sud-Ouest ». Et le bouche-à-oreille.
La suite de cette exposition ? Une autre commune pourrait être intéressée ; et un livre est à l’étude car il permettrait de contenir des textes beaucoup plus importants que ceux que l’on pourra lire sur les panneaux de l’exposition.


(09/2013)