Ce conflit qui a opposé de 1853 à 1856 l'Empire russe à une coalition comprenant l'Empire ottoman, le Royaume-Uni, l'Empire français et le royaume de Sardaigne s'est révélé très meurtrier pour toutes les parties engagées. Chez les français, on a compté 95 000 morts (dont 75 000 de maladies en raison des mauvaises conditions sanitaires) et de nombreux blessés.

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On retient habituellement de cette guerre la bataille de l'Alma, la bataille de Malkoff, et le siège de Sébastopol.

Un médecin, Jean-Charles Chenu (1808 - 1879) médecin et naturaliste promu médecin principal de 1ère classe a participé à la guerre de Crimée.

On peut lire au sujet de cet homme assez remarquable le document suivant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Charles_Chenu

On y apprendra sa passion pour ce que l'on appelait
« l'histoire naturelle ». Il a rédigé plusieurs observations sur des sujets variés comme les coquillages, oiseaux, fossiles, etc.

 Son expérience médicale pendant la guerre de Crimée ne pouvait le laisser indifférent. Aussi a-t-il rédigé le document suivant :

« Rapport au conseil de santé des armées sur les résultats du service médico-chirurgical aux ambulances de Crimée et aux hôpitaux militaires français de Turquie pendant la campagne d'Orient en 1854-1855-1856 », (1865) 

Cet ouvrage est consultable sur Gallica :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61150980.r=crimee+chenu.langFR

La lecture de ce document nous immerge dans les réalités des batailles. « Ames sensibles ... ».

On peut lire avec intérêt le chapitre intitulé « Attitudes des morts sur le champ de bataille ». ( p. 631)

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Des blessés - soigneusement classés

Dans la seconde partie, l'auteur présente les différentes types de blessures de guerre (par balles, baïonnette, sabre, lance, boulet, etc.), les soins apportés aux blessés, les complications, les épidémies et les blessures liées aux différentes parties du corps.

Pour chaque partie du corps concerné, J.C. Chenu mentionne, non seulement le nom des blessés (par ordre alphabétique) mais aussi leur date et lieu de naissance, leur régiment et le type de blessure dont ils sont affectés.

On peut citer comme exemple :
DUMAU Joseph, né le 8 mai 1833 à Barsac (Gironde) - soldat au 95° de ligne - congélation le 26 mars 1856 - amputation de la jambe gauche au lieu d'élection et de trois orteils du pied droit - 26 juillet 1856.

Le tableau ci-dessous (extrait du tableau disponible au téléchargement) répertorie les blessés de Gironde.

Nom
Prénom
page
Lieu
Classe
Canton
Arrond.
cote
blessure
commentaire
Arnaudin
Pierre
376
1833 05 17 Montussan
1853
Carbon B Bordeaux 1R897 Cuisse dte
-
Banos
Guillaume
417
1829 04 27 Budos
1849
Podensac Bordeaux 1R893 Jambe gche
-
Batard
Pierre
252
1833 12 02 Tizac de Galgon
1853
Guitres Libourne 1R897 Bras jambe amp bras
-
Bafon
Jean
446
1828 05 23 Bordeaux
1848
Bordeaux Bordeaux 1R892 Amp jamb dte
-

 

Tableau téléchargeable

Remarque
Si vous recherchez un conscrit, militaire blessé, sur la liste de tirage et que vous constatez qu'il a tiré un « bon » numéro, ce qui aurait dû l'exempter du service militaire, vous pouvez supposer qu'il avait souscrit un engagement de remplacement, en Gironde ou ailleurs.

(12/2012)