Elle a 19 ans. Jeanne Macerouze devant la grille du parloir du couvent des Ursulines de Bordeaux a déclaré qu’elle a résolu « de vivre le reste de ses jours en état de religion » dans l’ordre de Sainte Ursule. Les religieuses et ses parents étaient présents pour signer le contrat rédigé par maître Dugarry notaire, contrat qui définissait les modalités financières qui découlaient de son admission.

Par M.Lambert.

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Qui était Jeanne ?

Elle a laissé que peu de traces. Ce qui a attiré l’attention sur elle, c’est son entrée en religion en 1762, devant notaire. Une vie discrète.
Sur son milieu familial, il a été possible d’en savoir un peu plus sur son milieu familial. Des parents mariés à Bordeaux. Lui se déclarait notaire à Mauzac en Périgord ; elle, fille de bourgeois bordelais. Au fil des actes, il est fait mention de cinq de leurs enfants : Jeanne, religieuse, Jean Baptiste, curé à Saint Martin Lacaussade, Pierre, avocat à la cour qui vivait à Bordeaux avec Jean Isaac, marchand (on peut consulter son livre de compte ADG 7 B 2763). Ce dernier est mort jeune à 38 ans en 1783. L’inventaire après décès (ADG 3 E 17863) faisait état d’une situation financière délicate, d’un jugement du tribunal de commerce et d’une saisie mobilière. Une hypothèse : se serait-il donné la mort ? Le descriptif des objets délaissés rue du Puits Descazeaux fait apparaître que le défunt disposait d’un bon vestiaire et d’une riche bibliothèque – peu d’ouvrages religieux. Une deuxième fille, Suzanne, apportait 16 000 livres quand elle s’est mariée en 1772 avec un avocat au Parlement.

Il est possible de penser que Jeanne a vécu dans une famille honorable et pieuse. Aisée également. Le montant de l’aumône dotale - une dot, comme pour un mariage - s’élevait à 4000 livres, une somme non négligeable. Il était de coutume, qu’une fois la dot versée, la religieuse perdait tout droit héréditaire.
On peut supposer, sans preuves, que ses parents l’aient confiée au couvent des ursulines pour parfaire son éducation, comme il convenait à cette époque et dans ce milieu. Toujours est-il qu’elle a été attirée par le mode de vie que lui offrait la communauté des religieuses de Sainte-Ursule.
L’acte notarié qui concrétise son entrée en religion précise « qu’en entrant dans le monde, la Providence lui a fait la grâce de lui en faire connaître tellement les abus, et en même temps le danger qu’il y a d’y vivre, quelle a résolu d’y renoncer pour se consacrer à Dieu ». Plus loin il est dit « qu’après plusieurs épreuves dans le monde » ses parents ont consenti qu’elle entre au couvent. Quelles expériences Jeanne a-t-elle pu faire ? Qu’a-t-elle vu ? A-t-elle redouté les contraintes du mariage ? Elle est partie avec ses secrets.
Jeanne avait-elle conservé des relations suivies avec sa famille ? La règle était stricte. Les religieuses étaient cloitrées. Un lien cependant a subsisté : l’obligation de lui payer une pension à vie. Après le décès des parents le livre de comptes de son frère laisse apparaître le versement, certes irrégulier, de la rente après le décès, à une date indéterminée, de leurs parents..

Le couvent des ursulines tel que l’a connu Sœur Macerouze à Bordeaux

Les bordelais reconnaitront sans doute ce carrefour. Il faut oublier cette illustration.
A cet emplacement au XVIIIème siècle s’élevaient quelques maisons qui ont toutes été démolies depuis. Elles formaient le couvent, un agglomérat de bâtiments : la clôture pour les religieuses, le logement et les lieux de vie des pensionnaires et des externes, une chapelle et des appartements loués à des femmes qui souhaitaient se retirer du monde pour des raisons diverses. Il n’y avait pas de jardin, semble-t-il, mais des cours, peut-être ombragées.
On trouve, aux archives départementales mention des achats progressifs de ces immeubles ou de métairies, effectués au XVIIème siècle. L’apport des dots de jeunes filles de bonne famille avaient fortement contribué à la réalisation de ces opérations. A noter cependant qu’il n’était pas nécessaire d’être bien dotée pour entrer au couvent comme en témoigne un état rédigé vers 1640 qui précise l’état de fortune des religieuses présentes.

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Angle des rues Paul Louis Lande et rue de Cursol

Le passé du couvent, tel qu’il a pu être présenté à Sœur Marcerouze

Tout avait commencé en 1535 à Brescia (Italie). Angèle Merici avait fondé la communauté Sainte Ursule.
Soutenue par le Cardinal de Sourdis, en 1618 Françoise Cazères avait ouvert la maison de Bordeaux, puis plus tard celles de Bourg, Saint-Emilion, Saint-Macaire et Libourne et d’autres encore.
Il n’est pas certain qu’étaient évoqués en 1762 les évènements qui avaient secoué la vie du couvent vers 1643. Ces dames n’étaient pas toujours dociles et l’élection de la mère supérieure, la fondatrice, toujours présente, avait été contestée. Aussi Françoise Cazères, avait-elle décidé de se retirer à Bassens avec quelques compagnes. Après le décès de la fondatrice, le calme n’était pas revenu. L’élection de la mère supérieure suscitait toujours des remous. En 1654, c’est l’ancienne supérieure des ursulines de Loudun (Affaire des possédées de Loudun), celle qui a été responsable de la mort d’un prêtre qui est nommée ! Des problèmes de santé et la volonté des religieuses de Loudun de ne pas voir partir leur supérieure n’ont pas permis à cette élection de prendre effet.

Et ce n’est qu’en 1664 que tout semble rentré dans l’ordre.

1653-1655 la communauté avait été perturbée par l’audace d’une religieuse.

  Les faits en bref : après les troubles de la Fronde, et de l’Ormaie, Anne de Bonneau de Verdus, religieuse au couvent des Ursulines de Bordeaux obtient en 1653 la permission de sortir au motif suivant : « sa pension n’était pas payée », une pension liée au revenu d’une propriété qui a souffert du passage des troupes. Anne va résider à Ambarès dans une propriété « Camps et maison noble », appartenant à son frère.
Où et quand, on ne sait, elle fait la connaissance de Jean de Verteuil, de Feuillas, sieur de la Gobinerie habitant Floirac au château de Feuillas (aujourd’hui domaine de Sybirol). On parle mariage. En l’église de Floirac, une messe suivie « d’une collation », concrétise les fiançailles, un notaire rédige le contrat de mariage signé par les deux futurs époux.
Mais le prêtre qui a fiancé le couple découvre que Anne est religieuse. L’affaire remonte à l’évêché. Après quelques péripéties dont une fuite rocambolesque, Anne est arrêtée et reconduite au couvent. On constate qu’elle est enceinte de quelques mois. Il y a procès, on recueille les témoignages de son ancien tuteur, de son fermier, de quelques domestiques, etc.
En juin 1655, elle est condamnée à 3 ans de prison dans le couvent et à 10 coups de verge portés par chacune des sœurs de la communauté. (ADG G 628).
Le mois suivant, le registre paroissial de Saint-André enregistre la naissance d’une petite Geneviève, fille de Anne et de Jean. Le parrain et la marraine sont des gens honorables.
Deux ans plus tard, un document situe Anne encore au couvent. Elle ne figure plus sur une liste de religieuses dressée en 1660.
La suite pour elle, pour sa fille, pour le père de l’enfant ? On ne la connait pas.
Lors du procès, il était fait mention de son frère, François de Verdus. Cité comme « philosophe libertin », fréquentant l’élite intellectuelle de l’époque, il a été l’ami intime d’un philosophe, Hobbes dont il a traduit en français les écrits.


Le couvent : un lieu où sœur Macerouze a pu se consacrer à Dieu et à l’éducation des filles.

Le couvent était régi par une règle, la Constitution de Bordeaux dont on ne connaît pas la teneur exacte. Les règles ne devaient guère différer de celles érigées pour d’autres couvents d’ursulines.
Jeanne a vécu cloitrée, comme ses compagnes, sœurs de chœur, Une communauté d’une trentaine de religieuses. Elles devaient obéissance à la mère Supérieure élue suivant un rite assez complexe. En 1762, c’était Mère Lombard qui dirigeait la communauté, plus tard ce fut Mère Bégoulle. Des sœurs tourières, chargées de tâches plus matérielles avaient plus de contacts avec le monde extérieur.
On ne sait si la communauté de Bordeaux utilisait le terme de sœurs « discrètes » pour définir certaines de ses membres : c’était des religieuses qui avaient des fonctions un peu plus importantes et qui étaient consultées pour certaines décisions.
Jeanne n’a prononcé ses vœux définitifs de pauvreté, chasteté et obéissance qu’après deux années de noviciat pendant lesquelles elle a porté un voile blanc.
Un monde clos, essentiellement féminin. Quelques présences masculines : un aumônier, un confesseur et …un homme de peine, éventuellement un chirurgien.
Sœur Macerouze, ursuline allait répondre à la mission de l’ordre : l’éducation des filles.
Le couvent recevait des pensionnaires qui pouvaient rester des mois et même des années sans sortir ou revoir leur famille. Il y avait aussi des externes, riches ou pauvres.

Un programme éducatif exigeant

L’Ursuline doit « porter davantage les pensionnaires à la piété et la vertu qu’à la science encore que l’une et l’autre soient nécessaires, étant plus agréable à Notre seigneur, plus utiles pour elles, d’être dévotes et vertueuses que savantes ».

On peut rapprocher ces propos d’un texte du pape Paul V

«Ce qu'il convient à une fille chrétienne de scavoir». 1618
"Les sœurs seront obligées d'instruire gratuitement les petites filles, premièrement dans la piété et la vertu en leur apprenant ce qu'il convient à une fille chrétienne de scavoir, c'est-à-dire l'abrégé de la doctrine chrétienne, la manière d'examiner sa conscience, de confesser ses péchés, de communier, d'entendre la messe de piété, de chanter des cantiques spirituels, de fuir le péché et les occasions du péché, de pratiquer les vertus et les œuvres de miséricorde de régler une maison, de remplir enfin tous les devoirs de la vie chrétienne. Ensuite pour les attirer à leur école et les détourner des écoles de l'erreur et du vice, elles leur apprendront les premiers éléments de la lecture et de l'écriture, puis à travailler de différentes manières avec l'aiguille, et autres ouvrages honnêtes, qui conviennent à des filles chrétiennes."

Source: Extrait de la Bulle du Pape Paul V, du 5 février 1618, par laquelle il confirme l'institut de Sainte Ursule.

Sœur Macerouze a vraisemblablement appliqué au moins en partie les règles telles qu’elles étaient définies dans un ouvrage publié en 1705, consultable et téléchargeable sur internet.
Règlement des religieuses ursulines de la Congrégation de Paris – édité en 1705

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Ci-dessous quelques extraits :

Recommandations faites aux maîtresses envers les pensionnaires :
« Leur enseigner à se convertir parfaitement à Dieu, s’offrir à lui de tout son cœur…à se bien confesser et communier, à entendre dévotement la messe et bien faire leurs autres actes de piété, à dompter ses passions …leur donner quelque exercice de vertu conforme à leur besoin, âge et capacité, à m éditer sur la vie, mort et passion de Notre seigneur et autres mystères de la Foi si elles en sont capables ».
« Qu’elles aient un grand soin de porter les pensionnaires à tout ce qui concerne la piété et la dévotion…elles leur donneront quelque livre pieux ».
« Elles s’attacheront à les rendre civiles et honnêtes, qu’elles parlent bien, se tiennent droites et de bonne grâce, soient déférentes à toutes les religieuses »
« Qu’elles les accoutument à être bonne ménagères, à conserver leurs habits, etc. ; à être toujours propres et bien soigneuses de leurs besognes, qu’elles leur montre aussi quelquefois à refaire ce qui serait décousu et déchiré sur elles...
»

Elles auront soin de la santé des pensionnaires :
« ... ne les puniront pour leurs fautes d’aucune peine qui puisse les rendre malades comme serait de les priver de quelqu’un de leur repas, leur faire endurer les froid ou choses semblables. »
« Elle leur montreront un visage gai et serein. Qu’elles les tiennent gaies et contentes et les fassent jouer à des petits jeux… ne permettent jamais d’indécents comme danses, cartes et autres semblables. »
« Elles les maintiendront dans une grande charité et union entre elles ... supportant charitablement celles qui seraient d’humeur désagréable, auraient peu d’esprit ou quelqu’autre disgrâce.
»

On peut lire p 74 : la leçon d’écriture, p. 81, celle de couture et autres ouvrages, p. 84 celle de calcul, lecture, orthographe.
Pour mieux connaître le quotidien des filles, petites ou grandes, on peut s’intéresser aux règlements des religieuses chargées de peigner et habiller les pensionnaires ou prendre en charge les chambres, etc. (p. 100 et suivantes)

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Emploi du temps des enfants :

5h30 - 6 h : lever en hiver sauf pour les plus petites
7 h : messe
7h30 en été - 8h en hiver : déjeuner
8h30 été - 9h hiver : travail scolaire
10h : interruption - lecture des Litanies de la Vierge
10h ¼ : repas - lecture pieuse
Puis récréation
12h ¼ : retour en classe
14h : vêpres puis goûter
15 h : catéchisme suivi de travail scolaire
16 h : catéchisme
17h : souper
Puis récréation jusqu’à 18h45 ou 19h - prière, examen de conscience
20h : coucher

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Peut-être sœur Marcerouze appliquait-elle certaines directives conseillées dans d’autres ouvrages :
« Elles (les maîtresses) s’efforcent de rendre vivant leur enseignement » « Parler peu et interroger beaucoup ».
Dès le stade élémentaire on cultive la mémoire, on fait répéter « le connu avant de passer à l’inconnu ». Savoir par routine n’est pas savoir...
« L’attention et l’effort sont facilités par une atmosphère de calme et de silence... Pour que l’enfant comprenne il faut expliquer avec clarté. »
Les enseignantes chercheront toujours « à saisir l’expérience concrète, à éviter les abstractions qui dépassent le jeune auditoire. Les travaux manuels, les calligraphies savantes, les arts d’agrément facilitent leur tâche à cet égard. »
L’éveil du sens social sera assuré, autant que le permettent les barrières entre classes. On travaillera pour les indigents « La maîtresse générale pourra faire venir quelque famille pauvre au parloir, afin que les pensionnaires donnent elles- mêmes quelques objets »
« Les contacts n’existent pas à l’époque entre l’enfant de la famille aisée et la misérable externe qui, rougissante, cache la pièce ou le trou de sa robe élimée. Les règlements prescrivent « de ne pas mettre les filles de condition proches des plus malpropres, pour ne point leur donner du dégoût », mais la charité tempère la défense ».

Soeur Marcerouze était préfète des filles qui habitaient en ville et qui retournaient chez leurs parents. Si le souci éducatif reste le même, quelques modalités particulières s’imposaient.
Avant l’admission, le règlement de Paris tient à préciser :

« Les filles qui seront reçues pour être instruites doivent savoir que la première et principale fin pour laquelle on les y reçoit est pour apprendre à connaître, aimer et servir Dieu afin que par ce moyen, elles soient un jour bien-heureuses. »

On trouvera p. 143 et suivantes les règlements qui concernent les écolières externes. En particulier quelques notes concernant le souci d’un environnement familial favorable à l’expression des sentiments religieux de la fille, les modalités financières (participation aux frais de scolarité), les conditions d’apprentissage, etc.

Une religieuse, elle s’appelait Mère Marie de Bourges, a laissé un témoignage :

« L’instruction des filles est un travail fort pénible, lorsqu’on veut s’en acquitter avec la perfection requise. L’emploi est pénible pour l’esprit parce qu’il doit s’appliquer et veiller sans cesse sur celles qui lui sont commises, connaître leurs inclinations, observer ce qu’elles ont de bon et de mauvais, si elles ne gâtent pas les autres ! quelle manière de reprendre l‘humeur qui convient le mieux, afin de s’en servir pour leur conduite.
L’emploi est aussi pénible pour le corps : il faut rendre quantité de petits services aux enfants, les habiller, les lever, les coucher, les servir à table et prendre d’autres semblables soins qui fatiguent physiquement et qui seraient humiliants si on ne les regardait du côté vertu et mérite, ce qui relève des actions les plus basses.
»

Le couvent des ursulines, la Révolution et ce qu’il en est advenu des religieuses

En ce qui concerne le sort du couvent des ursulines pendant cette période difficile pour les religieux, on peut consulter un livre écrit par l’abbé Henri Lelièvre , publié en 1896, consultable sur internet et téléchargeable.

http://1886.u-bordeaux3.fr/search?query=lelievre

L’orage grondait depuis 1789, mais semblait épargner le couvent de Bordeaux.
Il n’en était pas de même pour celui de Libourne. Des religieuses étaient venues chercher refuge chez leurs compagnes bordelaises. On raconte « que si elle [la supérieure] avait été prise, c’en était fait d’elle : un âne, car ils sont aujourd’hui de toutes les parties... était disposé pour la faire promener ».

En septembre 1792, la communauté a eu ordre d’évacuer les bâtiments. Malgré sa forte personnalité, Mère Bégoulle, la supérieure, 80 ans, a dû s’incliner. Les religieuses se sont dispersées. Elles ont retrouvé le « monde ». Un traumatisme pour certaines qui bon gré, mal gré, ont dû s’adapter très rapidement à un mode de vie qui n’était ni clos ni sécurisant.

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Certaines ont trouvé refuge chez des parents ou des amis. D’autres se sont regroupées discrètement dans la ville. Comme Mère Begoulle, Elle a regroupé autour d’elle quelques fidèles (d’un certain âge).
« Le caractère distinctif de ce pieux cénacle fut l’éloignement complet du monde et la pratique de toutes les vertus religieuses. Mère Bégoulle exigeaient de ses filles une clôture rigoureuse. Personne n’osait plaindre, car la vénérable supérieure possédait à un degré éminent l’affection et la confiance de sa communauté. On la savait tendre et dévouée jusqu’à l’oubli total de ses forces, mais, quoique octogénaire d’une inflexible fermeté dès qu’il s’agissait de la Règle ... et pour stimuler son bien aimé troupeau, Mère Bégoulle se plaisait à évoquer les souvenirs déjà lointains de son propre noviciat, la mortification des anciennes religieuses et mille traits des beaux jours de jadis ».
L’année 1794 a été particulièrement difficile. Même la Mère Bégoulle a du fermer son petit cénacle et se faire oublier.
Jeanne Marcerouze vivait-elle seule ou avec quelques compagnes ? Si elle était rue Saint James, comme on peut le supposer puisqu’elle habitait dans cette rue deux ans plus tard, elle a pu suivre les péripéties dramatiques vécues par quelques religieuses dont elle avait partagé la vie des années durant.
Trois d’entre elles ont été arrêtées et guillotinées : Marie Ursule Gassiot, 30 ans, sœur de choeur et deux sœurs tourières, Marguerite et Marie Girau 57 et 60 ans, sœurs.
Trois autres ont été inquiétées, emprisonnées plus ou moins longtemps, Catherine Béraud, 36 ans, Madeleine Lartigue, 35 ans et Marie Angèle Réaud, 49 ans, toutes trois sœurs de chœur.

Jeanne n’aura pas vu la renaissance de sa communauté. Son décès, au 15 de la rue Saint James figure sur les registres de la ville de Bordeaux le 13 janvier 1796. au 15 de la rue saint James. Elle avait 53 ans ½. Il était mentionné qu’elle était religieuse.

En 1806, quelques ursulines ont ouvert une école dans ce qui est maintenant la rue de Grassi, avant de s’installer plus confortablement place de la Monnaie.
Quant à la Mère Bégoulle, elle est décédée à 92 ans en 1804.


Sources

ADG33 : 3 E 15380 - entrée en Religion
ADG33 : G 380 - 628 - 634
ADG33 : 4 L 129
Chantal Guèdre (Marie de), Histoire des Ursulines de France, Paris, 1960 (consultable à la Bibliothèque Mériadeck de Bordeaux)


Annexes

Résumé du texte rédigé par maître Dugarry à l’occasion de la prise de voile de Jeanne Macerouze. Document à télécharger (Pdf)
Transcription du texte rédigé par maître Dugarry par Anne-Marie Bareyt. Document à télécharger (Pdf)
Etat des religieuses ursulines présentes au couvent en 1792. Document à télécharger (Pdf)


(01/2014)