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Par Monique LAMBERT

On peut trouver dans les actes du notaire André Amanieu de Landiras, en septembre 1669, trois contrats de mariage. Ils concluent le projet d’alliance de deux familles (Roumegoux et Chaubet) pourvues chacune de 3 jeunes gens ou jeunes filles en âge de convoler.

C’est à Landiras que l’on pouvait rencontrer Guillaume Roumegoux. Veuf de Jeanne Daricault, il était père de trois enfants: un fils, Pierre et deux filles, Jacquette et Catherine. Sans doute était-il « possessionné » de quelques biens à Landiras ou ailleurs

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A quelques lieues de là se tenait Jeanne Guilhemin. Veuve de Jean Chaubet, elle vivait du produit de quelques parcelles (prés, bois taillis, terres labourables, landes, vigne) dont elle était propriétaire en indivision avec un beau-frère, ses trois fils Anthoine, Jean et autre Jean et une fille, Jeanne. Les uns et les autres « restaient » à Saint-Selve dans un lieu-dit appelé Lacanau, sur le chemin qui allait de Cabanac à Saint Selve, chemin qui longeait la rivière du Gat- Mort. Peut-être exploitaient-ils le moulin du lieu.

Le projet d’unir étroitement les deux familles est-il venu des deux veufs ?

Toujours est-il que le notaire Amanieu a rédigé les deux premiers contrats le 9 septembre 1669 à Landiras dans la maison du Sieur Roumegoux ou de Roumegoux. Il s’agissait de préciser les modalités de l’union des deux filles Roumegoux, Catherine et Jaquette avec deux des fils de Jeanne Guillemin, Anthoine et Jean Chaubet.

Quelques jours plus tard, le 14 septembre, le notaire s’est déplacé jusqu’au lieu-dit Lacanau. Le contrat concernait Jeanne Chaubet, fille de Jeanne Guillemin et Pierre, fils de Guillaume Roumegoux.

Transcription des contrats de mariage téléchargeables pdf :

Jean Chaubet (Saint-Selve) épouse Jacquette Roumegoux (Landiras)

Anthoine Chaubet (Saint-Selve) épouse Catherine Roumegoux (Landiras)

Pierre Roumegoux (Landiras) épouse Jeanne Chaubet (Saint-Selve)

Ce que l’on peut retenir du contenu des contrats:

Les dots : Le père Roumegoux prévoit de donner 400 livres à chacune de ses filles. Jeanne Chaubet, ses fils et son beau-frère apparaissent plus généreux : 800 livres pour établir Jeanne. En fait, les deux dots Roumegoux (400 et 400 livres) sont compensées par celle de Jeanne Chaubet. Un arrangement entre les deux veufs qui n’auraient donc rien à débourser? lesmariesenrouge02v

Trousseau et objets mobilier : les trois contrats énumèrent : le lit avec sa couverture de « lenne », 8 liceuls (draps), 12 serviettes, 2 nappes, un coffre.

Un petit plus pour Jeanne qui arrivera chez son époux avec un « un demy pot, une assiette et une escuelledestain ».

Et … des cottes rouges : il est prévu pour chacune des futures épouses « une cotte neuve de drap sarge de beaubois couleur rouge » à délivrer « le jour des nopces ». Elles seront aussi « solliées selon leur estat ».

Note : il semblerait que la cotte soit une jupe.

Signatures : Seul Jean Chaubet qui a épousé Jaquette Roumegoux a signé avec le notaire. Les parties et leurs parents étaient illettrées.

Où ont eu lieu les mariages ? Pas de trace dans les registres paroissiaux de Saint- Selve. Sans doute à Landiras

La suite :

Jeanne Chaubet a quitté sa mère pour rejoindre son époux et son beau-père à Landiras. Son mari est décédé quelques années plus tard, il laissait un fils. Elle serait décédée avant 1706.

Les filles Roumegoux ont quitté leur père pour aller vivre à Lacanau (Saint -Selve).
Jacquette a eu une fille. Elle n’a pas laissé de traces ensuite. Son mari dit « PetitJean » savait lire et écrire. Ce qui explique peut-être que son beau-frère Roumegoux par testament l’ait institué tuteur pour son fils orphelin (il y a eu contestation lors de la reddition des comptes de tutelle).
Quant à Catherine elle a donné naissance à 4 filles et un garçon (Guillaume Chaubet). D’où une nombreuse postérité.

Précisions d’un érudit : le trousseau de la mariée peut être donné par la mère du "Futur" ou la mère de "la Future" ou sa parentèle !
La robe de la mariée est souvent le seul vêtement cité : c'est toujours un vêtement neuf, de couleur rouge.
Le blanc est récent, apparaît à la Restauration (le blanc a été longtemps la couleur de la mort...donc du Deuil).
Le rouge est une couleur royale, avatar de la pourpre royale, associée à la royauté ; couleur du sang, de la fécondité.