Par M. Lambert. A l’évocation de métier dans une grande ville, on pense corporations, savoir-faire, privilèges. Une approche qui se nuance à la consultation de certains documents. La réalité est plus complexe. Cet écrit présentait, par catégories, différents corps d’arts et métiers qui exerçaient leur activité dans la ville de Bordeaux. Au total, 87. |
Le classement dans le document de 1762 était prévu en quatre catégories :
1° les métiers en jurande par statuts édictés par l’autorité municipale ou « métiers réglés »,
2° les métiers en jurande par statuts accordés par lettres patentes du roi ou « métiers jurés »,
3° les métiers régis par des règlements de police- aucun corps de métier ne relève de cette catégorie,
4° les métiers sans aucun statut, ni règlement de police ou « métiers libres ». Leur activité ne fait l’objet d’aucune réglementation professionnelle et ne relèvent que de la police générale des autorités municipales.
Pour en savoir plus :
Gallinato (Bernard), Les corporations à Bordeaux à la fin de l’Ancien Régime, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux , 1992, p.14.
Cette liste est loin d’être exhaustive et ne saurait être le reflet exact de toutes les activités professionnelles exercées dans une ville prospère et commerçante, à quelque niveau que ce soit. Pas de courtiers, notaires, négociants, ni de portefaix, porteurs de chaises, domestiques, etc.
Cette liste ne concerne, sauf exception, que des métiers exercés dans Bordeaux intra-muros. Dans les sauvetés de Saint-André ou de Saint-Seurin, l’application des règles quand il y en avait, était beaucoup plus relâchée.
Les Archives départementales et, en moindre mesure, les archives municipales de Bordeaux conservent des documents qui permettent l’esquisse de la vie de certains corps de métiers, en particulier ceux qui relevaient des métiers « réglés ».
Dans la série C des AD 33 (C 1692 et suivants), on peut consulter certains registres de délibérations de diverses communautés. On peut y découvrir tout ce qui relève de la « réception » d’un postulant au titre de « maître », les difficultés de trésorerie, parfois, de la communauté, les quelques procès intentés vis-à-vis de corporations concurrentes, bref de tout ce qui peut relever de la vie d’une communauté de gens de métier. L’écriture malhabile et une orthographe parfois phonétique peuvent rendre la lecture laborieuse. Mais ces difficultés, relatives, peuvent, au contraire, être appréciées. Ne sont-elles pas la conséquence d’un témoignage teinté d’authenticité ?
Vous voulez savoir quelles sont les archives consultables pour certains métiers ? Faites-vous connaître.
Ci-dessous un extrait du tableau qui résume la situation des différents corps de métier.
Métiers jurés |
Nombre |
Métiers réglés |
Nombre |
Métiers libres |
Nombre |
Apothicaires |
13 |
Bouchers |
30 – 17 veuves |
Bouviers |
36 |
Architectes |
27 |
Boulangers |
41 |
Cafetiers limonadiers |
34 |
Armuriers |
8 |
Boulanger pain béni |
15 - 3 veuves |
Cartiers |
11 |
Arrimeurs |
41 |
Charrons |
14 |
Charretiers |
76 |
Bonnetiers et ouvriers en broche |
7 – 2 veuves |
Cordiers |
16 |
Coffriers Gueniers |
4 bahutiers |
Boutonniers |
36 |
Fabricants de bas |
5 |
Commissionnaires de sucre et autres marchandises sèches |
61 |
Chapeliers |
13 |
Mesureurs de sel |
13 |
Commissionnaires en blé |
13 |
Charpentier de haute futaie |
27 |
Sacquiers |
60 |
Constructeurs de vaisseaux |
28 |
Chaudronniers |
12 – 25 veuves |
Selliers |
10 – 5 veuves |
Cordiers |
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(05/2013)